
Lorsque l'on est autodidacte, le chemin est peut-être plus long que pour celui qui peut étudier en étant encadré. On doit chercher par soi-même ceux qui vont nous accompagner dans notre apprentissage. La photo représente mes quatre repères. Mes quatre livres préférés. Je les lis et les relis. Je les délaisse. Je les reprends....
Bien sûr il y a les vidéos, les tutoriels, en ligne.... les aides foisonnent, souvent gratuites d'accès.
Mais ce sont les livres que je préfère. Il m'arrive de rêvasser devant une de ces aquarelles....Tout comme j'aime prendre le temps de feuilleter et de laisser une page de mes livres sur Turner ouverte...
Découvrir le parcours des autres, ceux qui sont arrivés au point de maîtriser leur acquis pour les dépasser en affirmant leur propre style, tenter de comprendre ce qu'ils essaient de transmettre...c'est un travail lent mais que j'estime nécessaire.
Pourtant une fois le tutoriel ou le livre laissé, je me retrouve seule. J'ai mon pinceau, ma feuille de papier, ma palette, mon pot d'eau..... et je ne sais plus rien.
Quelque part, comme un pigment descend dans le creux du papier, il y a eu un dépôt de toutes ces lectures mais si j'en cherche le souvenir alors ce n'est que marais, tout comme des couleurs ne donnent que de la boue si on les pose sans discernement. Le discernement c'est une part de compréhension, d'expérimentation, de tamis....une alchimie subtile qui ne trouve pas toujours son chemin pour que la main naisse à elle-même. Elle forme alors le relais entre le dedans et le dehors de soi, entre la surface et le fond du papier, elle rend la matière du pigment soluble ou pâteuse, éthérée.....la main relie tout, donne à voir.
C'est une frustration énorme lorsque l'on commence à sentir cela mais que l'on sait tout au fond de soi que l'on n'en est pas encore là.
Oui il est long le chemin de l'autodidacte.